Actualités 12 - Espace informatique

Toutes les données ne sont pas bonnes à partager 

Le chercheur australien Nathan Ruser a expliqué que cette carte pouvait notamment être utilisée pour deviner la position de bases américaines ou de déploiements de troupes sur certaines zones. Les soldats américains déployés dans ces régions sont en effet enclins à utiliser les montres connectées commercialisées par Strava. Et dans le désert, ils sont probablement les seuls à la ronde à le faire, ce qui a pour effet de faciliter la tâche de ceux qui chercheraient à les localiser.

La carte diffusée par Strava a été réalisée en s’appuyant sur des données anonymisées compilées entre 2015 et 2017. Les données ne sont pas publiées en temps réel et rien ne permet de dater précisément un trajet affiché sur la carte. Mais comme le font remarquer plusieurs experts dans la presse américaine, ces données partielles permettent tout de même d’identifier la position de certaines bases militaires américaines, ainsi que les chemins de ronde empruntés par certaines patrouilles ou encore les « lieux de vies » de la base militaire. Le commandement militaire américain a indiqué avoir pris connaissance de cette situation et se penche maintenant sur son règlement intérieur afin « d’étudier le problème. »

L’anecdote, plutôt amusante, servira probablement de cas d’école pour illustrer les risques liés à l’utilisation de ces objets connectés. Dans une lettre ouverte publiée par le PDG de Strava, la société s’engage de son côté à réexaminer ses outils afin d’éviter que leurs bracelets ne révèlent des informations compromettantes et indique avoir pris contact avec l’état-major de l’armée américaine afin de corriger les problèmes soulevés par les chercheurs. Le PDG renvoie également les lecteurs qui se sentent concernés par la protection de leurs données personnelles vers un post de blog, qui résume les différentes mesures de protection des données disponibles sur ses montres connectées.

Du coté de l’armée française, le Monde rapporte que les soldats ont été avertis des précautions à prendre à l’égard des différents objets connectés. « Quand les militaires arrivent en opération, ils sont informés des règles de sécurité, notamment relatives aux réseaux sociaux. On les met en garde, notamment les jeunes. Sur Facebook, par exemple, on leur dit de faire attention aux informations sensibles. Avec Strava, on en a remis une couche » souligne ainsi le ministère des Armées. 

Extrait du 30 Janvier 2018 par Louis Adam ZDNet.