actualités-15 - Espace informatique

Les grandes entreprises ne supportent plus leur dépendance vis-à-vis des grands éditeurs

L’exaspération monte au sein des grandes entreprises et administrations à l’encontre des grands éditeurs, généralement installés aux Etats-Unis. Tout a en quelque sorte commencé en 2009 lorsque l’USF (Association des utilisateurs SAP) reprochait à SAP, pourtant Européen, d’appliquer des tarifs de maintenance trop élevés. En 2013, associée au Cigref (Association des grandes entreprises et administrations publiques françaises), l’union des utilisateurs repartait à la charge contre l’éditeur allemand, cette fois pour ses pratiques d’audit des licences. En 2017, c’était au tour d’Oracle d’être pointé du doigt par le Cigref qui s’engageait à accompagner ses membres qui souhaitaient quitter l’éditeur dont les contrats étaient jugés trop peu flexibles. Cet été, au travers d’une note de synthèse destinée à la presse, l’association tirait à boulets rouges contre les deux éditeurs et d’autres acteurs majeurs comme Microsoft et Salesforce, accusés de profiter notamment du cloud pour mettre en place divers mécanismes (adaptation continue des métriques, obsolescence programmée des logiciels, vente liée…) afin d’augmenter la facturation. La coupe étant pleine, elle vient de franchir une nouvelle étape en publiant « L’open source, une alternative aux grands fournisseurs ».

« Aujourd’hui, le marché mondial des licences logicielles et des services numériques se concentre dans les mains de quelques grands acteurs internationaux, essentiellement américains. Ces derniers ont des objectifs de croissance de leur chiffre d’affaires insoutenables pour les entreprises et organisations publiques. De plus, celles-ci acceptent de moins en moins de supporter les coûts de solutions devenues des commodités, ne disposant que d’une valeur d’innovation très limitée, et qui les rendent dépendantes à un fournisseur au comportement hégémonique », affirme le Cigref qui estime que « l’open source correspond davantage aux nouveaux codes de co-création, de production collaborative et d’open innovation ».

Loin d’être un pamphlet, le document ne se contente pas de citer les avantages du code source ouvert que sont notamment la maîtrise du système d’information concernant la conformité, la  sécurité, l’obsolescence, l’interopérabilité et la réversibilité ou encore la possibilité de trouver de nouveaux relais de croissance sur de nouveaux marchés, mais attire l’attention sur ses désavantages : rareté et coût des compétences internes, importance du travail d’intégration, mise en place d’une nouvelle organisation etc. « Le gain global d’une stratégie open source est difficilement quantifiable en général car chaque cas est différent. En outre, l’arrêt d’un marché génère des économies. Mais choisir une solution logicielle libre nécessite de nouveaux investissements (compétences, communauté) et marchés (support via une ESN) », écrivent les auteurs du document. Selon eux, le bilan est toutefois positif, l’open source pouvant offrir des gains de différente nature : économique, stratégique ou technique.

Pour réussir le passage au logiciel ouvert, le document donne quelques conseils aux grandes entreprises, le premier d’entre eux étant la mise en place d’une communication interne, nécessaire pour encourager les salariés de l’entreprise à utiliser des solutions open source. « Certaines entreprises avaient présenté le passage aux solutions open source comme une façon de participer aux restrictions budgétaires, aux économies. Cela n’a pas tenu longtemps, certains managers ayant choisi de revenir au logiciel propriétaire antérieur. Il est primordial de présenter un message positif, le présenter à un moment opportun, montrer l’avancée intéressante pour les collaborateurs. »le Par